Quand je serai grand
Dis maman pourquoi les enfants sont-ils si méchants ?
Mon chéri tu sais les grandes personnes le sont aussi
Ah bon décidément ça n’est vraiment pas marrant
Est-ce que c’est vrai qu’y a des enfants qui ont pas de père Noël ?
Pourquoi Mourad il a pas le droit de manger du jambon ?
Est-ce que moi aussi je suis un homosexuel ?
Pourquoi le Monsieur tout sale il dort dans des cartons ?
Je sais que je comprendrai quand je serai grand
C’est ce que m’ont répondu mes parents
Et je répèterai à mes douze enfants
Vous comprendrez quand vous serez grands
Dis papa pourquoi le facteur dort avec maman ?
Dis maman pourquoi papa picole un peu souvent ?
Dis mamie pourquoi mon pépé est mort en prison ?
Dis Jésus pourquoi tu fais jamais ce que j’attends ?
Qu’est-ce que j’aurai comme cadeau pour mon anniversaire ?
Pourquoi j’ai pas le droit de parler à des inconnus ?
Qu’est-ce que ça veut dire la position du missionnaire ?
Pourquoi Caroline se fait toujours pipi dessus ?
Est-ce que les enfants d’Afrique ont la télévision ?
Pourquoi Marie-Virginie a perdu ses cheveux ?
Est-ce que les œufs poussent un petit peu comme les champignons ?
Pourquoi c’est interdit de dire aux vieux qu’ils sont vieux ?
Est-ce que Gargamel arriverait à rentrer chez nous ?
Pourquoi la maîtresse a dit que Le Pen est gentil ?
Est-ce que les juifs et les arabes sont vraiment comme nous ?
Alors pourquoi mon copain Kader il est puni ?
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Dans un petit verre d’eau
J’ai délié des vers du bout du stylo
Pour me donner l’air d’un bel intello
J’ai vidé des verres pour me donner le flow oh oh
Vers de mer indigo
Syllabique en un mot
Rythmique à fleur de peau
Elle a mis son bateau dans un tout petit verre d’eau
Elle a mis son bateau dans un p’tit verre d’eau
L’idéal étant d’enchaîner les mots
Tomber dans l’étang, derrière le ruisseau
Tenter d’être un tantinet rigolo oh oh
Sans en faire un kilo
Syllabique en un mot
Rythmique à fleur de peau
Pas la peine d’aller trouver la philo-
Sophie de quartier pour la chanter faux
Autant trouver les jolis mots qu’il faut oh oh
D’intello mégalo
Syllabique en un mot
Rythmique à fleur de peau
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Petit talibé
Cinq heures du matin, gare de Kaolack
Un petit gamin, contre le sommeil
Suce un bout de pain jeté par un toubab
Attendra demain, mendier au soleil
Petit talibé délaissé
Crève de fatigue et d’ennui
Perd sa vie pour récolter trois sous
Pour le marabout
Haut comme trois moineaux, grand comme un adulte
Connait pas l’innocence de l’enfance
Les passants pour eux chantent “hallamdoulilah”
Car c’est à Dieu de partager la chance
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Secouez-moi
Quelques gouttelettes au réveil
Dix heures l’heure de l’apéro
L’appel du vermeil bordeaux
Pour savourer le sommeil
Petite liqueur d’abricot
Je suis le petit soleil rougeaud
Réveillez-moi
Je suis seul au monde et j’ai froid
Sortez-moi de là
Secouez-moi
Quelques boulettes au réveil
Onze heures l’heure du petit bédo
L’appel de mon maroco
Pour retrouver le sommeil
Deux feuilles qui me font planer au
Pays des merveilles KO
Quelques gaufrettes au réveil
Midi l’heure des petits gâteaux
L’appel pâtissier rouleau
Pour digérer le sommeil
Léger mille feuilles au sirop
Profiteroles au miel tout chaud
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T’empailler toute nue
Nous étions amoureux fiers
Dans notre adorable univers
Jusqu’au jour où tu
T’éloignas sans avoir l’air
De voir que ça pouvait me faire
Un peu mal au cul
Nous étions
Bien ensemble un petit peu trop heureux
Nous nous aimions
Peut-être un peu trop fort pour nous deux
L’amour est un bel enfer
Surtout quand tu fous tout en l’air
Sans prévenir du tout
La raison reste un mystère
Mais c’est pas ma faute, ça c’est clair
C’est toi puis c’est tout
Pour te garder près de moi
Tout simplement j’aurais dû
T’empailler toute nue
Mais je ne suis pas en colère
Je finirai bien par m’y faire
Je suis sympa tu vois
Allez retourne chez ta mère
Moi je vais prendre un petit peu l’air
Tout seul avec moi
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Les interstices
Une racaille en pétard, cran d’arrêt dans le regard
Croise un rasta blafard sur un étroit trottoir
Le choupaï apeuré tente l’esquive à peu près
Le ouech ouech excité s’en amuse et l’effraie
Mais la fin de l’histoire n’est pas teintée de noir
Car au lieu de la bagarre s’éclate un gros pétard
L’amitié se glisse
Entre les interstices
L’inconnu se lisse
Sans resserrer les cuisses
Une bourgeoise en tailleur, décolleté ravageur
Croise un pécore moqueur au pied du Sacré Cœur
Le fermier alléché fait mine de s’approcher
La pétasse excédée s’apprête à l’insulter
Mais au bout d’un quart d’heure contre un horodateur
Le petit couple amateur réinvente le bonheur
Un punk à chien méchant, légèrement décadent
Croise un bobo vraiment supra trop élégant
Le rockeur amusé lui jette un œil mauvais
Le jeune homme aveuglé n’admire que ses deux pieds
Et pourtant c’est marrant mais rien qu’en un instant
Les deux comme c’est charmant s’embrassent évidemment
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Flairer la fesse
Bien sapé, bien rasé et trop parfumé
Chemisette à paillettes pour faire sex ouverte
Y’a ma bande et ma caisse, on débarque en finesse
A l’assaut des gonzesses, on va flairer la fesse
Je passerai ma vie dans les boîtes de nuit
Partager ma folie avec mes amis
Vodka, sky et Ricard, peut pas y aller sans boire
Un clin d’œil au videur, c’est le keum de ma sœur
Matez moi quel artiste, je suis roi de la piste
Grâce à mon funky trip, je collectionne les pipes
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Illusion
Deux imbéciles amoureux
Qui viennent de faire l’amour
Enivrés de beuh et de cyprine
Encollés pour la vie comme des rustines
Une illusion
Une illusion
Elle toute nue sous sa chemise
Assoiffée de gourmandise
Lui flottant sur un nuage de guimauve
Profitant chaque instant de sa vie rose
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Petite chanson grivoise
Elle était exquise
Un peu comme une tarte aux fraises
Elle était si bonne
Voulait toujours qu’on la
Prenne par la main
Avec elle jamais de malaise
Jamais la dernière
Pour l’amour
.. ..
Marie-Pénélope est une salicoque
C’est une crevette qui a très bon goût
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Puisque
Puisque nous implorons les dieux
Puisque tu chiales en oubliant
Puisque rien ne vaut le sommeil
Puisque l’équilibre n’existe pas
Puisque il est impossible de croire encore
Puisque nos prières se vaporisent
Puisque il est tellement facile de voguer sur la merde
Puisque la vie s’écrase
Puisque ses yeux s’arrachent et se vendent
Puisque son cul se marchande sur un trottoir
Puisque les kalachnikovs existent
Puisque l’amour s’éjacule comme un tube de mayonnaise
Puisque les anges sont bâillonnés
Puisque les trisomiques ont encore l’espoir de rire
Puisque la musique s’écoule
Puisque les pôles s’effondrent
Puisque les capotes s’enfilent
Puisque je rêve encore de nous
Puisque les enfants grandissent
Puisque ils s’emmerdent à l’école
Puisque les parisiens klaksonnent
Puisque ils s’épuisent pour te nourrir
Puisque elle crève en silence
Puisque l’holocauste
Puisque Pasqua
Puisque Le Pen
Puisque De Villiers
Puisque Maigret
Puisque aujourd’hui n’est pas demain
Puisque après tout je m’en fous
Puisqu’un jour ou l’autre…
Puisque le bruit
Puisque l’odeur
Puisque l’argent leur suffirait
Puisque la femme ne comprend pas que l’homme ne vaut pas plus que ça
Puisque l’Afrique est loin là bas
Puisque tout est relatif
Puisque la théorie quantique
Puisque l’univers s’élargit
Puisque je crève à petit feu
Puisque mon café refroidit
Puisque la seule certitude que j’ai c’est d’être dans le doute
Puisque Desproges l’a déjà dit
Puisque La Queue Du Lézard
Puisque la logique n’est qu’un hasard
Puisque la route est sinueuse
Puisque tu danses dans la sueur
Puisque les chiens ne font pas des chats
Puisque tout tourne autour de moi
Puisque moi, moi, toujours moi
Puisque ta famille n’est plus là
Puisque la raison me dégoûte
Puisque je pense encore à toi
Puisque le flower power est fané
Puisque j’oublierai demain
Puisque les cathédrales sont vides
Puisque la star académie
Puisque la liberté s’achète
Puisque la dernière cigarette sera sa dernière volonté avant d’être électrocuté
Puisque il gémit
Puisqu’il se plaint
Puisque personne ne veut de lui
Puisque je vous salut Marie
Puisque la haine et les cris
Puisque le foot et GTA
Puisque le pinard et la bière
Puisque tu finiras sous terre
Puisqu’ils ont tiré dans le tas
Puisque tournantes et les viols
Puisque multirécidiviste
Puisque l’enfer est juste là
Puisque nous croisons les bras et puisque l’on ne saura pas
Puisque les embouteillages
Puisque les corridas
Puisque mon ipod est en panne
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Des oursins dans l’œsophage
Etait-ce une coïncidence, un accident
Etait-ce une coïncidence, un accident
Je ne me souviens pas du jour où
Nous aimantâmes nos deux joues
Puis nous perdîmes patience
Laissant faire le mauvais temps
Te souviens-tu du jour où
Nous décidâmes d’attendre
Le mois d’août
Etait-ce notre jour de chance, un événement
Etait-ce notre jour de chance, un événement
J’ai oublié le parfum
Du premier baiser sur ton sein
Aujourd’hui c’est une évidence
S’emboîter n’est pas évident
Buvons à la santé du
Bonheur à tout
Jamais perdu
C’était un jour de juin
La radio chantait Balavoine
J’avais le volant dans les mais
Et des oursins dans l’œsophage