Demain je change de vie
De mes jeans à mes lectures, je vais tout brûler, c’est sûr
Les jours passés, les ordures qui pullulent et polluent mon futur
Les semaines passées, les putains de mon avenir incertain
Tous mes amours et mes chagrins vont s’éclipser un beau soir de juin
C’est décidé, c’est défini, demain, je change de vie
Me lover sous les couvertures
C’est décidé, c’est défini, demain, je change de vie
Adieu l’ami. Adieu l’amour.
Les misères de ma planète, bientôt vont gicler, c’est net
Les années passées, les miettes, vont s’enflammer comme des allumettes
Les photos collectionnées depuis deux douzaines d’étés
Non, je ne vais pas les enterrer mais plutôt les poster sur e-bay
Quelle jolie résolution, c’est ma solo révolution
Terminé le jeu de con qui tournicote tout autour du pion
Car entre mes omoplates s’éveille un frisson d’éclate
Des ailes me poussent et ça m’épate
Elles vont réveiller mes zygomates
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Bucolique utopiste
J’aime les fleurs, les petits oiseaux
J’aime la vie et c’est joli
J’aime l’amour, les petits ruisseaux
J’aime aussi tout ce qui est mimi
A tous ceux qui rêvent d’une société réglée
Milliards d’imbéciles encore à moitié fascistes
Moi bucolique utopiste
Je leur pisse à la raie
Ridicule, je vois le monde arlequin
Bel avenir positif
J’aime à croire que tout ira bien
Et je reste optimiste et naïf
J’ai bien vu que les baba cools sont cuits
Peace and love : démodé
C’est pas juste et c’est pas gentil
De mes idées se moquer
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S’ils savaient
Quand les amoureux lovés l’un dans l’autre se bécotent
Je craque, replonge dans les vagues reculées du passé
Quand les couples s’ennuient, se grisent, se givrent
Je pense à nous, notre entente, amitié tolérante
Quand les parents se déchirent, s’arrachent les petits frères
Je mate en arrière, l’illusion perdue du bonheur
Quand les enfants jouent au docteur, à papa maman
Je pleure un peu, trop déçu pour m’attendrir
S’ils savaient comme j’attends nos retrouvailles
S’ils savaient comme j’y crois, je t’aime et tu me manques
Mais ils savent que tu me hantes, que tu m’écœures et me fatigue
Ils savent combien je rêve, combien je t’aime et te déteste
Quand les passants me dévisagent ou m’ignorent, je m’en fiche
Ramassis d’inconnus, sourds à mon histoire d’amour
Quand le monde autour de moi tourne plus vite que le vent
Je ferme les yeux, et là, magie, je te vois comme avant
Quand le grand, le beau, le fort, le prince charmant
Te fais la cour, je ris, je pleure, je coule
Quand tu dis, redis, promets, retire et même pire
Je fais comme si, je fais comme si…
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Tout est relatif
J’ai des frissons, des émotions
De droite à gauche, du rouge au bleu
Des journaux, des télévisions
Images de Gandhi, d’Hortefeux
Misanthrope et dépressif
J’aime la Terre comme l’humanité
Puisque tout est relatif
Egoïste tout autant qu’altruiste
Je me balade dans ma société
La joie dans le cœur, le regard triste
J’avance avec ambiguïté
Prisonnier de ma liberté
J’admire ou j’ignore à mon aise
Différence et fraternité
La Marianne et la Marseillaise
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Couléléïko (ALEXIS)
Oh Couléléïko
Coulélé Ladido Coulali Doudi Do
Oh Couléléïko
Coulélé Ladido Coulali Doudi Do
Oh Couléléïko
Coulélé
Oh Couléléïko
Coulélé Leï Leï
Coulélé Leï Leï
Couléléïko
J’avais tellement prié et tant marché
Parmi les vallées désertes loin des sentiers
Que j’ai cru un instant
Regretter amèrement
J’avais pourtant choisi très loin d’ici
La grande aventure d’une autre vie
Loin des miens, mes enfants
Là bas en occident
De mon village jusqu’à mes nuits
Résonne en moi ce chant qui dit
Ce chant qui porte la voix de mes ancêtres
Que j’emporte avec moi et qui répète
J’avais tellement rêvé d’une vie rangée
Comme celle qu’on nous montre à la télé
C’est possible paraît-il
En Europe, loin d’ici
Si c’est le prix, je fuis mes plaines
Et je vous reviendrai très riche et fier
Car si je dois partir
C’est pour mieux revenir
Ma chère famille, mes chers amis
Ca fait bientôt trois ans que je suis parti
Je me bas chaque jour
Pour gagner mon retour
La vie d’ici sait être aride même si
Parfois la pluie inonde mes cils
Je m’accroche malgré toute
Cette absence, malgré vous
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On ne pêche pas pour attraper des poissons
Quand elle se balade dans une ville acidulée
Naïve, aguicheuse, elle se dandine sans rougir
L’air d’une fille si jolie, facile et gentille
Au bout des cils qui pétillent
Les cœurs craquent, bavent les babines
Beaucoup matent, parfois scénarisent
Il plane en l’air multicolore derrière elle
Comme un ruban d’hirondelles
On ne pêche pas pour attraper des poissons
Mais pour le plaisir
Quand elle vole et dans de vitrines en galeries
Les yeux aimantés suivent, les nuques alentours se coincent
L’air d’une fille si jolie, facile et gentille
Au bout des cils qui pétillent
Elle collecte des milliers de billets doux
Et partage sur les joues des petits bisous
Il plane en l’air multicolore derrière elle
Comme un ruban d’hirondelles
Après tout, elle dit qu’elle s’en fout
Car l’amour, elle n’y croit plus du tout
L’air d’une fille si jolie, facile et gentille
Au bout des cils qui pétillent
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La rupture
Je nous revois il y a cinq ans sous le toit du lycée
Tous les deux affolés d’être heureux, nager dans le bonheur
Epatant ce bonheur, j’aurai voulu rester collé sous tes nénés.
Je nous revois il y a deux ans sous les toits de Paris
Tous les deux, deux gentils amoureux mais c’est fait, j’ai déjà renoncé
On est là tous les deux séparés, c’est pas mieux, c’est pas vrai, c’est pas mieux.
Je vais m’obliger, pour me sevrer
Je vais me forcer pour t’oublier
Je vais m’engager à t ‘ignorer
A détester celle que j’aimais
Etre content c’est gentil, oui mais quand tout fout le camp
Mes yeux coulent et tout le temps je me mouche
Que c’est chiant, malheureux même quand tout va mieux
Et puis non je m’en fous c’est trop con d’être fou.
Toi tu veux faire une pause c’est ta mère qui t’a donné l’idée
Oui mais moi je ne veux pas c’est comme ça j’ai déjà renoncé
On est là tous les deux séparés, c’est pas mieux, c’est pas vrai, c’est pas mieux.
Je nous revois il y a vingt jours sous les draps de ton lit
Profiter de l’amour, de l’émoi, de l’envie,
De rêver sans détour cinéma d’une vie, d’espérer sans retour mais voilà…
Je nous revois il y a deux jours sous le tas des ennuis
Oublier pour toujours tous nos rêves jolis
Et de s’ignorer pour supporter les soucis
Ne pas penser un jour que j’ai perdu ma mie que tu as perdu ta vie.
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Tes défauts
J’ai les factures, j’ai les impôts : joli cadeau
J’ai les blessures d’un Roméo : cœur artichaut
J’ai la torture de la rhinopharyngite c’est pas rigolo
Mais aussi bien sûr, tes défauts
Mais hier soir un peu par hasard j’ai poussé
Le bouton de la télévision, sidéré
Mille enfants derrière mon écran
Affamés, décimés mourants
Somalie, Gaza, Afghanistan
Rwanda, Arménie, Croatie, Iran
Aujourd’hui comme après la pluie, amnésique
Ma compassion s’évanouit, pathétique
Eteignez vos télévisions, ignorez la désolation
Et revenons à nos moutons
Et redevenons des moutons
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Le chariot de Malik
Le chariot de Malik est un peu plus que beau
Il est un peu rigolo
Il y a des casiers carrés de tous les côtés
Malik y range ses pschitt pschitt
Et le chariot est orné d’un joli crochet
Pour accrocher son balai
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Clémentines
Les marronniers roussissent
Et le soleil ce fainéant
Ce fainéant Peine à dépasser les immeubles
Et les visages tristes et lisses
Des parisiens arrogants
Arrogants d’un clin d’œil se font linceuls
Ca sent l’hiver
Et les pelures de mandarines
Adieu la mer
Bonjour les clémentines
La ville est une esquisse
De couleurs pastel et de blanc
Et de blanc Qui font pleurnicher les tilleuls
Et mes amours vieillissent
Environ d’un an tous les ans
Bon, D’accord, Ok je ferme ma gueule
Ca sent l’hiver
Et les pelures de mandarines
Adieu la mer
Bonjour les clémentines
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Cerises
Dieu qu’elles sont si belles pendues à tes oreilles
Ces deux jolies paires de cerises
Quand les bourgeons chantonnent les filles qui rayonnent
Les pinsons qui fleurissent les filles s’adoucissent
Quand les tulipes claironnent les filles qui foisonnent
Les jonquilles qui jaunissent les filles s’assouplissent
Quand les ruisseaux frissonnent les filles qui s’adonnent
A cueillir des narcisses les filles s’embellissent
Quand les bosquets s’étonnent des filles qui déconnent
Les mini-jupes qui plissent les filles s’accroupissent
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Déjà tout bu
Un gamin chiale sur le trottoir
Un arrière goût de déjà vu
Sa mère lui raconte une histoire
Un avant goût déjà tout bu
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Après toi
Pas plus fier qu’hier
Après tout ça
Pas plus fier qu’hier
Après toi
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Je sais
Oui je sais
Il ne reste pas grand-chose à faire
Oui je sais
Qu’il n’est plus là, faudra s’y faire
Ravale tes gouttes lacrymales et prends ta guitare
Même si ça fait mal
Même en plein cauchemar
Oui je sais
Il ne reste pas grand-chose à faire
Oui je sais
Qu’elle n’est plus là, faudra s’y faire
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Elle est ainsi
J’ai perdu ma famille
J’ai perdu mes amis
J’ai même perdu la fille
Que j’aimais pour la vie
Me reste mes envies
J’ai les yeux qui pétillent
Me reste ma folie
Chagrin de pacotille
Je ne suis pas malheureux
Je sais qu’elle est ainsi la vie