La postière et le poissonnier
Je cherche au fond de ma poche un souvenir de toi
Toi qui m’as quitté il y a si longtemps
Une bonne douzaine de minutes, à peu près, je crois
Et moi je sèche avec le vent
Je sens l’hiver sur ma nuque qui souffle avec les loups
Mon corps, lentement s’habille de neige
Et je t’attends dans les bois, droit sur mes genoux
Ton absence est un sacrilège
Te reverrai-je un jour
Toi qui m’as délaissé
Comme un chien sans amour
Abandonné, mouillé
Tu m’as laissé tout seul
Sans peine et sans pitié
Pour aller voir la gueule
De la postière ou le poissonnier
Je trouve au fond de ma poche un souvenir de toi
Un bouton perdu depuis si longtemps
Que tu devais recoudre à mon pantalon, je crois
Alors je sèche les cuisses au vent
Je sens l’hiver sous les jambes qui siffle avec les loups
Les fesses habillées d’une culotte de neige
Et je t’attends dans les bois, surgelé des genoux
Ton absence est un sortilège
Te reverrai-je un jour
Toi qui m’as délaissé
Comme un chien sans amour
Abandonné, mouillé
Tu m’as laissé tout seul
Sans peine et sans pitié
Pour aller voir la gueule
De la postière ou le poissonnier
Carpe Diem
Il n’y a plus grand-chose à dire
Il reste pourtant tellement à faire, à voir, à sentir et partager
Les millions de minutes s’écoulent entre les rires
Les plaisirs se font rares, il m’arrive de les oublier
Tu ne rattraperas pas le retard
Ni toi ni moi ne vivrons plus jamais ça
Serons-nous seulement assez malins pour ne pas remettre
Le futur à demain
Sommes-nous encore capables
De croire aux rêves de nos fantômes d’adolescents ?
Rappelle-toi les « Carpe Diem » déclamés
Trois cent soixante-cinq fois par an
Regarde avec moi le chemin si loin devant
Toi, moi, nous, eux, pas si longtemps
Serons-nous seulement assez malins pour ne pas remettre
Le futur à demain
Qu’avons-nous fait de nos huit ans
Quand l’avenir était printemps, au grand jamais désespérant
Moi j’ai brûlé bien des années
Au nom de quoi je demandais. Aujourd’hui bien évidemment je sais
Que toute ma vie je t’attendais
Rester dans l’erreur ça ne s’invente pas
Comme disait ma grande sœur, qui d’ailleurs n’existe pas
Du moins je crois, d’après les dires des géniteurs
De la carcasse autour de moi
Voilà, je n’oublierai plus
Que plus rien n’est superflu puisque tout est toujours là pour toi
Rien, rien, rien n’est plus joli
Que le monde autour de nous rien n’ira plus loin que mon plaisir avec nous
Serons-nous seulement assez malins pour ne pas remettre
Le futur à demain
Tout Le Monde S’en Fout
Il est tellement bizarre qu’il ose dire « Je n’aime pas la guerre »
Il va jusqu’à prendre pour assassins les militaires
Il ne mange que des fruits, du blé, des graines et des légumes
Il ne boit que de l’eau, à la rigueur du jus d’agrume
Il n’a jamais connu le plaisir divin, délicieux
D’approcher deux phalanges aux lèvres et d’aspirer le feu
De gicler la fumée par les narines, il connait pas
Tout ce qu’il a goûté : des cigarettes en chocolat
Il est tellement taré
Qu’il va jusqu’à critiquer
L’armée, la société
L’église et l’humanité
Il n’a pas la télé, du coup personne ne sait ce qu’il fait
Le soir avant d’aller dormir à huit heures et demi passées
Il se lève aussitôt à la lumière du soleil
De toute ma vie je n’ai vu que les poules faire pareil
On ne le voit jamais dans les bars, les clubs ou les boîtes
Il préfère être seul car la foule lui rend les mains moites
Il n’aime pas les bagnoles, d’ailleurs il n’a pas son permis
Il roule en bicyclette sous le vent, la neige et la pluie
Il est tellement taré
Qu’il va jusqu’à critiquer
L’armée, la société
L’église et l’humanité
Il ne sait pas se battre, il n’a jamais levé la voix
Ni sur une femme, ni sur un homme, encore moins sur un chihuahua
On le voit le dimanche gratter la terre pendant des heures
Dans son carré de pelouse, il paraît qu’il parle à ses fleurs
Il n’est jamais fâché contre les gamins du quartier
Qui rigolent autour de lui et s’amusent à l’insulter
Il n’est pas si méchant mais tout le monde l’appelle le vieux fou
Personne connait son nom mais tout le monde s’en fout
Il est tellement taré
Qu’il va jusqu’à critiquer
L’armée, la société
L’église et l’humanité
Poils De Chiens
Ils ont le plus beau des pays
Puisqu’ils dorment et vivent ici
Les pieds dans l’azur
Et le cœur dans la neige
Elle se rassure
Comme elle peut comme il veut
S’accroche à ses deux yeux
Puisqu’il sort le grand jeu
Peu importe où nous allons
Peu importe où nous volons
Sur un tapis flottant
De poils de chiens vivants
Ils ont le plus joli pays
De Nice à la Sibérie
Ils ont le plus beau des pays
Puisqu’ils dorment et vivent ici
Ils ont le plus beau des pays
Puisqu’ils dorment et vivent ici
Il va lui cueillir
Quelques bouquets de rubis
Elle, sans rougir
Ira pêcher des myrtilles
Et dans ses deux yeux qui brillent
Le reflet de leur idylle
Peu importe où nous allons
Peu importe où nous volons
Sur un tapis flottant
De poils de chiens vivants
Ils ont le plus joli pays
De Nice à la Sibérie
Ils ont le plus beau des pays
Puisqu’ils dorment et vivent ici
Les Sultans Du Lycée
On n’a pas peur de la mort, ni des pions, ni des profs
On est sûrement les plus populaires du lycée
On surnomme les secondes les minots, les marmots
On est quatre durs à cuire dans nos cuirs déchirés
On tabasse le matos dans la salle de musique
C’est tous les mercredis un bordel de délire
On joue fort, on joue dur la guitare électrique
On connait deux accords mais c’est ceux qui déchirent
On est les sultans
Du nouveau son français
Les dieux vivants
Du lycée
On a des médiators gravés ACDC
On a tous les cheveux longs sauf Kevin le batteur
On a même des groupies sauf Brendon qui est pédé
Moi j’apporte des despés pour finir à l’envers
Dans dix ans j’aurai l’âge de Cobain à sa mort
Moi aussi je mourrai pour m’inscrire dans l’histoire
Dans une dernière giclée j’incendierai mon corps
Pour me laisser porter au sommet de ma gloire
On est les sultans
Du nouveau son français
Les dieux vivants
Du lycée
Trop Court
J’ai plaqué mon dernier accord
Et ça y est, les regards s’éteignent
Ma gratte est un animal mort
J’ai piétiné ma dernière scène
Les cercles de bière ont séché
Sur les amplis débranchés
Il restera quelques notes
Deux, trois photos d’anciens potes
La salle enfumée se vide
Autour de moi tout devient sourd
Mon corps se transforme en liquide
Tout est toujours beaucoup trop court
Beaucoup trop court
J’ai jamais pu saquer les foules
Je vivrai bien mieux sans toi
Tas grouillant de viande saoule
C’était notre dernière fois
Au matin, sous les vapeurs
Alcoolisées de mon haleine
Encore imbibé de sueur
Je salue ma dernière scène
La salle enfumée se vide
Autour de moi tout devient sourd
Mon corps se transforme en liquide
Tout est toujours beaucoup trop court
Beaucoup trop court
Une Arme, Un Phallus
Elle s’envolera brillante et pile au bon instant
Elle sifflera vibrante, tranchera le voile de vent
Elle viendra se loger dans son petit cœur tout chaud
Lui glacera les idées avant d’avoir sa peau
La baballe de mon revolver
Mon petit joujou en fer à faire
Des petits trous dans la peau des gangsters
Et pour jouer à la guerre
Elle percera méchante l’épiderme tremblant
D’un connard à bacchantes ou d’un skin arrogant
Elle viendra perforer les organes atrophiés
D’un junkie déchiré, oui mais n’est-ce-pas mérité
La baballe de mon revolver
Mon petit joujou en fer à faire
Des petits trous dans la peau des gangsters
Et pour jouer à la guerre
C’est juste une arme de plus
Un grain de poussière dans l’Univers
C’est juste une arme, un phallus
Qui me sécurise et me rend si fier
On ne me fera jamais avaler que ma crosse n’est pas vitale
Je ne suis pas là pour jouer mais pour combattre le mal
Voilà mon rôle de bonhomme : sécuriser ma famille
Et puis pourquoi s’en priver si ça fait mouiller les filles
La baballe de mon revolver
Mon petit joujou en fer à faire
Des petits trous dans la peau des gangsters
Et pour jouer à la guerre
C’est juste une arme de plus
Un grain de poussière dans l’Univers
C’est juste une arme, un phallus
Qui me sécurise et me rend si fier
Un grain de poussière dans l’Univers
Elle avait pas les yeux noirs
Elle avait pas les yeux noirs
C’est ce qui ne lui plaisait pas
À mon grand désespoir
Elle ne pensait qu’à ça
Je lui disais des histoires
Pour cacher ses tracas
De sa peau lui faire croire
La couleur chocolat
J’en ai passé des heures
Et il en coulera encore
À soulager son cœur
En la serrant plus fort
Elle en avait pourtant tellement
Dehors, dedans, dessous
Moi j’en buvais si souvent
Que pour la vie j’en suis saoul
J’en ai pour deux mille ans
Si je veux goûter partout
J’en ai suffisamment
Plaisir à me rendre fou
J’en ai passé des heures
Et il en coulera encore
À soulager son cœur
En la serrant plus fort
Elle avait les deux yeux bleus
Symétriques et sphériques
À me rendre envieux
De moi-même c’est tragique
Ne joue pas avec le feu
M’ont dit tous les sceptiques
Aujourd’hui merci mon Dieu
Je n’ai pas suivi leur musique
J’en ai passé des heures
Et il en coulera encore
À soulager son cœur
En la serrant plus fort
Dans Ma Peau
J’ai testé l’usine, le balai, le pinceau
La tondeuse et le marteau
La disqueuse et les râteaux
J’ai pas trouvé ce qui ne va pas dans ma peau
Pour m’épuiser aussitôt que j’effleure un petit boulot
Je suis pas
Du boulot le bourreau
J’ai vendu des pin’s, des bananes, des chapeaux
Des sucettes et des ponchos
Des girouettes et des jabots
J’ai pas trouvé ce qui ne va pas dans ma peau
Pour me ruiner aussitôt que je marchande au boulot
Je suis pas
Du boulot le bourreau
J’ai quitté la mine pour m’offrir des pinceaux
De l’aquarelle et des pots
J’attaque la peinture à l’eau
J’ai pas trouvé ce qui ne va pas dans ma peau
Pour gribouiller des tableaux beaux comme des chiures de moineaux
Je suis pas
Du boulot le bourreau
Souvenirs
Il y avait du soleil
Du sable dans les cils
Le ciel couleur de miel
Les souvenirs fourmillent
Il y avait des châteaux
Des crabes en épuisette
Sur ma peau les cristaux
Qui salaient mes gambettes
A-t-il vraiment vécu
Le passé qui s’agite
Dans mon crâne éperdu
Puisqu’il frappe et s’effrite
Les nuages d’aujourd’hui
Sont moins lourds que jadis
Trente années m’ont appris
Que sur le ventre ils glissent
J’ai dégusté la pluie
Les orages les tempêtes
Pour que le paradis
S’accroche à ma fenêtre
A-t-il vraiment vécu
Le passé qui s’agite
Dans mon crâne éperdu
Puisqu’il frappe et s’effrite
Et même si je m’accroche
Aux bras de mon fauteuil
Les chagrins dans la roche
Ne s’effacent pas tous seuls
Ils vomissent un beau jour
Entre quatre paupières
Pour donner à leur tour
Grain de sel dans la mer
A-t-il vraiment vécu
Le passé qui s’agite
Dans mon crâne éperdu
Puisqu’il frappe et s’effrite
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