“All my tracks are available for free download.”
But if you really, really want, you can make a small donation :
“Thanks !”
Planté là
Je ne pourrai jamais te faire croire
Qu’il ne fera plus jamais froid
Je ne te donnerai même pas l’espoir
De toute façon, tu n’en veux pas
Tu ne me souriras pas ce soir
Demain matin, je n’y compte pas
Tes yeux bleus se couvrent de noir
Et ça n’est pas du cinéma
Oui mais je reste planté là
Comme tes deux chiens et leur passion
Et pour t’enlacer, mes deux bras
À ton entière disposition
Tes lèvres ne me diront pas bonsoir
Ce soir, ma gueule ne te revient pas
La chambre sera ton isoloir
Et tu n’attends plus rien de moi
Je ne te propose pas de mouchoir
C’est inutile, tu ne pleures pas
Plus rien ne peut plus t’émouvoir
Car désormais, plus rien ne va
Oui mais je reste planté là
Comme tes deux chiens et leur passion
Et pour t’enlacer, mes deux bras
À ton entière disposition
Nos beaux discours sont illusoires
Mieux vaut me taire dans ces cas là
De toute façon tout est provisoire
J’ai pu l’observer quelquefois
Je t’ai blessée sans le vouloir
Et demain, tu me pardonneras
Tu m’as tué sans le savoir
Mais demain, j’oublierai tout ça
Oui mais je reste planté là
Comme tes deux chiens et leur passion
Et pour t’enlacer, mes deux bras
À ton entière disposition
Le goût des embruns
Avec du courage et son gamin
Il va bâtir ici, dans le jardin
Le plus grand, le plus beau de ses rêves
Pour épater le beau-frère, les collègues
Tous les jours ça ricane devant chez-lui
Mais lui, pourtant, s’en fout et construit
Le plus fier et somptueux des bateaux
Depuis six ans, le soir après le boulot
Et même s’il n’a jamais vu la mer
Il a l’âme sauvage des corsaires
Il n’a qu’en dessin
Tous les nœuds marins
Le goût des embruns
Lui vient des bouquins
Chaque soir il avale
Le champ lexical
Des coques et des voiles
De la corde au fanal
La famille, au rythme du chantier
Soutient patiemment le passionné
En épongeant sa persévérance
Elle se prive encore de vacances
La mise à l’eau prévue pour bientôt
Rien ne peut plus freiner le matelot
La mise à l’eau prévue pour bientôt
Rien ne peut plus freiner le matelot
Et quand il sera parti pour de bon
Les mauvaises langues enfin se tairont
Un geste
Ce qui circule dans la tête
De cet humain charitable
Prêt à tout pour être honnête
Est parfaitement inimaginable
En elle rien de vraiment chouette
Et pas grand-chose d’admirable
Rien ne provoque de fait
D’impures pulsions animales
Tout cela ne fera pas
Une histoire légendaire
Ce n’est qu’un geste anodin
Qui demain, deviendra hier
Qu’est-ce qui a motivé son geste
Par quelle obsession louable
A-t-il proposé sa veste
À celle qui n’était pas spéciale
Aveugle à toutes les étiquettes
Serait-il trop sentimental
Quand au genre humain il prête
Un amour sans égal ?
Tout cela ne fera pas
Une histoire légendaire
Ce n’est qu’un geste anodin
Qui demain, deviendra hier
Là où les pères s’en vont
Il y avait là-bas du soleil
Tout le temps, mais pas seulement
Des millions d’étoiles en plein jour
Le ciel couleur d’argent
Les gamins grillaient sur le sable
Leur peau sucrée pendant
Qu’ils buvaient des fruits inouïs
Secrets du continent
Un jour il rentrera puisque sa vie l’attend,
Qu’il est né dans le froid et qu’il l’aime, et pourtant
Jamais il n’oubliera l’homme qu’il était avant
Léger, libre soldat soulevé par le vent
Il a pourtant tout ce qu’il lui faut
Une épouse, deux enfants
Tout est là pour survivre au mieux
Dans son appartement
Comment tenir en place ici
Presque enterré vivant
Lorsque le sol est immobile
Il ne se sent plus vivant
Il y retournera puisque sa vie l’attend,
De l’autre côté-là-bas, loin des siens, loin des gens
Mais jamais n’oubliera la cité qui l’attend
Enlisée dans le froid de son pays glaçant
Encore un an ou deux pense-t-il
Quand les filles seront grandes
Le plus raisonnable sera de
Rester en attendant
C’est la huitième fois qu’il dit ça
Toujours pour Nouvel An
Mais cette fois-ci c’est bien la bonne
Il ne fera pas semblant
Il ne reviendra pas puisque sa vie l’attend
Là où il ne pleut pas, là où les pères s’en vont
Et jamais n’oubliera celles qu’il laisse en partant
Ne se retournera pas, pour oublier son nom
Mais ce matin vient de sonner
L’heure de ses soixante ans
Son voilier imaginaire n’a
Pas bougé finalement
Au lieu de naviguer au large
Il a reçu seulement
Un message de sa fille cadette
Qui est partie, il y a dix ans
Elle ne reviendra pas puisque sa vie l’attend
De l’autre côté-là-bas, loin de ses deux parents
Mais jamais n’oubliera ce commun sentiment
Un jour, elle partira soulevée par le vent
Un jeu
Qu’importe l’humidité du ciel
Sa couleur
Nos cent millions d’ennuis matériels
La vie, ses soucis artificiels
Mon humeur
Jouissons de l’essentiel
Il n’est jamais trop tard pour aller mieux
Nous aurons
Tout le temps de râler quand nous serons vieux
Enfin, puisqu’après tout ça n’est qu’un jeu
Oublions
Les jours passés perdus si laborieux
Viens, foutons-nous de tout
Retrouvons la valeur
Gardons bien loin de nous
Le labeur
Qui ne sert qu’à nous cou-
vrir le corps de sueur
Ne perdons pas nos heures
Il n’est jamais trop tard pour aller mieux
Nous aurons
Tout le temps de râler quand nous serons vieux
Enfin, puisqu’après tout ça n’est qu’un jeu
Oublions
Les jours passés perdus si laborieux
Coupons nos téléphones
Et nos ordinateurs
Juste le temps d’un somme
N’aies pas peur
Et là nous verrons comme
L’air deviendra meilleur
Nos épaules à demeure
Il n’est jamais trop tard pour aller mieux
Nous aurons
Tout le temps de râler quand nous serons vieux
Enfin, puisqu’après tout ça n’est qu’un jeu
Oublions
Les jours passés perdus si laborieux
Le nouveau Jésus
Qu’est-ce qu’il s’est passé misère
Qui qui a déconné sévère
Quel est l’enfant d’enculé
Qui a cagué l’humanité
Il faut dire qu’il s’est fait plaisir
S’est appliqué pour farcir
Dans nos corps laids, malheureux
Tous ses petits penchants vicieux
Franchement, ce n’était pas la peine
De créer l’espèce obscène
Encore moins, de m’envoyer
Au beau milieu de la mêlée
Il ne fallait pas me donner le même sang
Que cette cohorte de glands
Je ne voulais rien partager
Avec ces dégénérés
On l’attend toujours
Le nouveau Jésus
Qui viendra nous rappeler que l’amour
N’est pas perdu
Je n’accepterai jamais
D’être un jour assimilé
À cette armée d’égoïstes
Pourriture esclavagiste
Et pourtant ce n’est pas facile
De ne pas rentrer dans la file
J’ai souvent la tentation
De lentement virer vieux con
Quelle idée de nous bourrer
De bêtises, de préjugés
Je sais d’où vient cette odeur :
De la pourriture de nos cœurs
Quelle ordure est venue pondre
Des bestioles, la plus immonde
Celle qui bousille à peu près
Tout ce qui lui est étranger
Nom de Dieu, il est où
Le nouveau Jésus
Qui viendra nous rappeler que l’amour
N’est pas perdu
Tous ceux qui vont dérouiller
Ne l’ont jamais mérité
Les animaux, les enfants
Les femmes et les innocents
Victimes des mâles imbéciles
Et de leurs idées débiles
Qui ont fait de ma patrie
Une véritable porcherie
Mais le pire c’est que bien trop souvent
J’observe de vilains penchants
Dans ma propre carapace
Quelques idées dégueulasses
Vicieuses ou criminelles
Toutes mes pulsions ne sont pas belles
J’ai bien tenté de les refouler
Mais sans Dieu, ce n’est pas aisé
Putain mais qu’est-ce qu’il fout
Le nouveau Jésus
Qui viendra nous rappeler que l’amour
N’est pas perdu
Grain d’ombre
Derrière chaque volet clos, diluée dans chaque grain de l’ombre elle glisse en vapeur silencieuse, sournoise elle fera de nos choix une illusion de nos âmes. Elle détruira comme elle vient d’enfanter dans l’espace la mer et le vent, l’or, la sève et le miel, la cerise et l’hiver, les cathédrales et l’ennui.
Et pourtant, nous continuons à croire encore et plus fort, espérer, prier, dénigrer, faire semblant d’exister. Et pourtant, perdus, nous irons, ignorants pendus si fragiles. Pour chaque frisson, finissons collectionneurs enchaînés, après pour assassiner nos parents, nos prochains pour quelques bouffées d’air avant la dernière.
Plus effrayés que fidèles, démunis, nous nous persuadons, les nuques brisées vers le ciel et son infini vertige, de plus en plus nombreux, de plus en plus seuls. Sans loi, sans but, sans défense sous les étoiles et la peur, la lumière et la nuit, les caresses et la poudre, la paresse et l’ennui, les forêts, les rivières, la poussière et la vie.
À ma place
Chaque journée qui passe me dit, comme c’est étrange
Que j’ai capturé mon gardien-ange
Complètement par hasard, j’ai piégé la belle
Qui est persuadée que je suis né pour elle
Elle est ma moitié, le trésor enterré
Sous mes rêves d’ado et même un peu de moi-même
Il paraît qu’elle m’aime
Il paraît qu’elle m’aime
Elles sont aussi belles que des lendemains
Les nuits engluées à ses reins
Tous les hommes de la Terre vendraient leur femelle
Pour être à ma place une heure en elle
Elle est ma moitié, le trésor enterré
Sous mes rêves d’ado et même un peu de moi-même
Il paraît qu’elle m’aime
Il paraît qu’elle m’aime
J’ai beau me pincer tout au long du jour
C’est bizarre mais rien ne bouge autour
Je constate alors que la réalité
Est meilleure quand on est éveillé
Elle est ma moitié, le trésor enterré
Sous mes rêves d’ado et même un peu de moi-même
Il paraît qu’elle m’aime
Il paraît qu’elle m’aime
Tout ce que j’ai fait
Sa phalange portera la trace de son alliance
Arrachée juste avant de sonner chez moi
Mais je m’en fous
Il ne sera pas le plus clean de la journée
N’aura pas l’idée de me donner un peu plus
Mais je m’en fous
Il ne sera qu’un amant de plus
En attendant celui qui m’aimera sans payer
Je n’ai plus d’angoisse après le coup de fil d’un nouveau
Je pourrais tomber sur un connard à couteau
Mais je m’en fous
Je continue d’ouvrir ma porte en culotte
Ca scandalise ma voisine de palier
Mais je m’en fous
Il ne sera qu’un amant de plus
En attendant celui qui m’aimera sans payer
Il n’ose pas me dire ce qu’il voudrait vraiment
Ses fantasmes qu’il pense trop dégueulasses
Mais je m’en fous
S’il savait tout ce que j’ai déjà entendu
Et bien pire encore, tout ce que j’ai fait
Mais je m’en fous
Il ne sera qu’un amant de plus
En attendant celui qui m’aimera sans payer
Un effet d’optique
Je n’sais pas ce qu’elle a dans les yeux
Quand elle regarde ses gambettes
Elle y voit deux tubes monstrueux
A la place de fines baguettes
Moi j’lui dis qu’il s’agit en fait
D’un effet d’optique
Déformation dans sa tête
Une sorte de perspective fantasmagorique…
Je ne comprends pas son état
Quand elle examine son visage
Compte les défauts que je n’vois pas
Contre la nature, elle enrage
Moi j’lui dis qu’il s’agit en fait
D’un effet d’optique
Déformation dans sa tête
Je ne sais pas… Une maladie psychique ?
Je n’vois pas les pelures d’orange
Qui s’enlacent autour de ses cuisses
Et pour cause, puisqu’elle les range
Dans un très hermétique Levis
Moi j’lui dis qu’il s’agit en fait
D’un effet d’optique
Déformation dans sa tête
Peut-être qu’elle est anorexique ?
Je n’vous parle pas de ses dents
De ses fesses ou de ses orteils
A l’entendre, tout fout le camp
A trente ans, se prend pour une vieille
Moi j’lui dis qu’il s’agit en fait
D’un effet d’optique
Déformation dans sa tête
Mais en plus, c’est systématique !
Frisson
À mon reflet dans la glace
Chaque matin, je rechignais
Maudissais le temps qui passe
Sans jamais vivre une belle histoire
Je trouvais ma vie plate
Alors qu’en y regardant mieux
Je réalise que j’étais cerné
Par la folie sans la voir
Un beau matin d’avril
Sous un vol de moineaux
J’ai vu la vierge ou sa copine
Et, foudroyé, j’ai compris
Que si je veux du frisson
Je n’ai qu’à me glisser dans ma peau
Vivre la vie de moi-même
Et voyager dans mon cerveau
Maintenant, quand je veux de l’aventure
Je prends mon courage avec moi
Et je vais voir derrière la gare
Si j’y suis, même en pleine nuit
Pas besoin de sports extrêmes
Aujourd’hui, mon nouveau challenge :
Aller saluer la voisine
C’est plus excitant que le sexe
Aujourd’hui je vis comme un dingue
Pas une seule minute ne m’ennuie
Je lis des livres et c’est extra
J’apprends l’art de l’origami
Je fais des balades en forêt
Je vais prendre des cours d’italien
Et je vais m’inscrire dans une chorale
Et je serai bénévole aux Restos
Je vais noyer mon téléphone
Comme j’ai balancé ma télé
Je vais planter des tomates
Et je prendrai le temps d’aller pêcher
J’irai cueillir des champignons
Et faire le clown à l’hôpital
Je ferai des nichoirs pour les oiseaux
Et j’irai compter les étoiles
Silencieux, cachés, discrets mais réveillés
Combien sont-ils les effacés, les timides ou réservés
Silencieux, cachés, discrets mais réveillés
Anonymes probablement, oui mais respirant par milliers
Bien vivants, terrés dans leurs maisons fermées
Entendez-vous les battements des cœurs d’humains froissés, tassés
Le volcan glacé pourrait se réveiller
Combien sont-ils les effacés, les timides ou réservés
Silencieux, cachés, discrets mais réveillés
Méfiez-vous, ils seront bientôt prêts à faire trembler les sommets
Rangez vos billets puisque rien n’est gagné
Le temps n’est pas illimité pour les élites affalées
Le plafond pourrait simplement basculer
Combien sont-ils les effacés, les timides ou réservés
Silencieux, cachés, discrets mais réveillés
Combien sont-ils les effacés, les timides ou réservés
Silencieux, cachés, discrets mais réveillés