32 mioches
32 mioches trop moches
Dans la mini mini rikiki salle de classe
La maîtresse qui fait les poches
Pour ramasser les billes et les images, c’est dégueulasse
P’tit Gavroche, sale mioche
Attentif quand il s’agit de faire mille grimaces
Pas d’caprice et pas d’cinoche
Copie tes lignes, y’ pas moyen qu’la jeunesse elle se passe
Sale histoire bizarre
On m’accuse et c’est tellement pas juste et tu chouines
J’en ai marre et j’en ai marre
Et puis d’abord je vais le dire et puis c’est toi la gouine
Jean-Bernard connard
C’est l’hallu comme tu t’la pête, tu crâne et tu frimes
Gros vicelard et sale cafard
J’te cause plus, tu pues, si tu continues je m’assassine
J’veux grandir sans rire
J’aime pas ça m’faire marcher dessus mais je n’ai pas l’choix
C’est pas pire que de mourir
mais comme dit papa qui a raison : ce n’est pas moi le roi
Tel un p’tit fakir,
j’avale la douleur d’la règle en fer sur les doigts
Moi j’men fous de mon av’nir,
si c’est comme ça je vais m’installer vivre das les bois
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Combien
Combien de fois, combien de toits et combien d’enfants délaissés
Combien de lois, combien de fois et combien d’agents déployés
Combien de quoi, combien de rois, combien de fainéants payés
Combien de soi, combien de moi combien de p’tits moutons gavés
Comme un cri dans la nuit
Comme si j’étais seul dans mon grand lit
Je m’éveille, je réalise
Je respire l’odeur de la crise
Y’avait des guerres et des famines comme dans les livres et dans les films
Y’avait la peste et la vermine, des conditions pas toujours clean
Y’avait des milliers de Staline, des continents comme des latrines
Y’avait des militaires en ligne qui n’ont pu que nous chier des ruines
Y’a du grabuge dans les ruelles, j’ose pas descendre mes poubelles
Y’a des refuges comme aux Seychelles, pour se détendre les orteils
Y’a des cocos, des écolos, y’a même des fachos dans l’ghetto
Y’a des salauds, y’a des blaireaux, y’a même des clodos dans l’métro
Y’aura des armes et des cancers, des censeurs et des fils de pute
Y’aura des femmes tortionnaires, des rêveurs de finir la lutte
Y’aura des voleurs et des pleurs, y’aura tout ça, y’aura tout ça
Y’aura même des violeurs de cœurs, y’aura tout ça, y’aura tout ça.
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L’ombre bleue
Une ombre bleue
dessinée dans l’épais brouillard
un hiver tous les soirs
jusqu’à nous deux
L’était frileuse
et moi un peu plus sûr que moi
nous dansions sur les toits
les mains rêveuses
Elle était belle
quasiment autant qu’aujourd’hui
qu’elle sommeille dans mon lit
si naturelle
Elle sera belle
encore mille ans plus tard serrée
contre mes os glacés
Elle sera belle
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Coccinelle
Quel âge avait cette coccinelle
Combien de bon points gagna-t-elle
Souviens-toi de nos jeux
Nous on serait tous les deux
Le vent tourne et les feuilles
Tombent en virevoltant
Orneront le linceul
De nos souvenirs d’avant
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Zappez-moi
Assieds-toi, regarde-moi
Paralyse-toi sous ma lumière
Fixe-moi, dépends de moi
Rassasies-toi de mes viscères
Zappez-moi pour oublier vos journées
Venez, je vais vous apprendre à penser
Détends-toi, repose-toi
Avachis-toi comme tous tes frères
Oublie-toi, obéis-moi
Vis pour moi des journées entières
Zappez-moi pour oublier vos journées
Venez, je vais vous apprendre à penser
Écoute-moi, je suis le roi
J’ai déjà envahi la Terre
Ferme-la, regarde moi
Tu es à moi, je suis ta mère
Zappez-moi pour oublier vos journées
Venez, je vais vous apprendre à penser
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Encore amoureux
Sur le trottoir d’en face
Il y a deux petits vieux
A deux mains tiens le bras tenace
Mais elle trébuche quand-même un peu
Et pendant qu’ils piétinent
Si lentement tous les deux
Moi, futé, je devine
Qu’ils sont encore amoureux
Le couple se déplace
Comme deux vieilles tortues
J’imagine tout de suite qu’ils s’enlacent
Cachés derrière ce coin de rue
Bavant comme des limaces
Le cœur qui dégouline
Puis la journée se passe
Et voilà le soleil qui s’incline
Et je nous vois dans leurs fines rides
Dans le sel prisonnier des cils
Coulant de joie larmes limpides
Comme celles qui se tiennent à un fil
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Ici
Le fond des yeux couleur de lune
Brumeux comme une plage au matin
Un vieux dimanche avec mon chien
Elle aurait voulu naître brune
Et les vagues blanches s’enlisent
Sous le sable doré des dunes
Quand les froids dimanches suffisent
A nous réchauffer les plumes
La gueule baveuse, la truffe humide
La joie naïve de ses papattes
M’chatouille un peu les omoplates
Qui tendrement vibrent timides
Derrière la mer y’a des pays
Que nos pieds nus traverseront
Que nos deux culs embrasseront
Avant de revenir … ici
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La rentrée des classes
La chambre est si noire
Que mes deux p’tits yeux
N’arrivent pas à croire
Qu’ils sont heureux
Dis, est-ce que le jour
Il reviendra demain comme toujours ?
Je n’ai jamais peur
Même seul dans mes draps
J’ai pas mal au cœur
J’ai juste un peu froid
Dis, est-ce que le jour
Il reviendra demain comme toujours ?
La rentrée des classes
Arrivera demain
Après l’école qui passe
Les vacances revient
Dis, est-ce que le jour
Il reviendra demain comme toujours ?
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En vérité
De litre en demi-heure
De whisky, de liqueur
De pétard, de Lucky
Je sombre avec envie
Dans les délices du vide
Des illusions morbides
Au milieu de ma piaule
J’effeuille les tournesols
Elle vient comme elle respire
De glace édulcorée
Elle nous fera souffrir
Comme elle pleure en vérité
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Mélodie douce
Un peu d’sirop dans mon café
Un peu de miel dans mon tarpé
Pour aciduler mes humeurs
Pour voir dégouliner mon cœur
Une mélodie douce
C’est l’amour qui pousse
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Oublie-la
Assise juste derrière, y’a sa bouche qui t’observe
Un désir impossible, un parfum de cyprine
Accroché à ses lèvre tu te jettera sur elle
Dans tes rêves érotiques tu finira cynique
Malchanceux dans l’amour tu patauges dans la baise
Elle te diras toujours qu’elle se trouvait trop niaise
Tu diras j’savais pas qu’on en arriverait là
Tu la traiteras de pute, regrettera ses turlutes
Oublie-la
Oublie-la
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Tout s’achève
Les mois qui passent et se pressent
Fanent et se lassent des caresses
De nos mains froides et lointaines
Si jeunes et déjà trop vieilles
J’en oublierai tes deux fesses
Tes lèvres chair de tendresse
Ton battement de cœur qui ne cesse
De plonger dans ma paresse
Voici les clefs de nos chaînes
Si jeunes et déjà trop vieilles
Regarde en face
Oublions nos rêves
C’est dégueulasse
Mais tout s’achève
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Un être humain
Ce n’était qu’un être humain
Grain de sel dans l’océan
Qui n’a même pas levé la main
Quand il a fui sa vie d’avant
EXCELLENT ! J’aime… Bôcou ! 😉 Et, heu… MERCI !!! 🙂
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